17 sept. 2017

Les Flamin Groovies au Clapier, Saint-Etienne : 13 septembre 2017



Une petite foule était déjà positionnée devant l'ancienne gare du clapier lorsque nous sommes arrivés avec l'ami Pierre à 20 H. Le Clapier, c'est avant tout un lieu unique, une mémoire du patrimoine local, français et même international, puisqu'il s'agit d'une bâtisse construite en 1926 sur la première ligne ferroviaire d'Europe continentale (1857).




Repris depuis début 2017 par une association pour des projets de programmations culturelles, le lieu est très agréable, fait de beaucoup de bois, dans un style un peu western. Une logia sur tout un étage accessible par un large escalier, permet de se restaurer et de regarder sur un balcon les concerts donnés au rez de chaussée. Un coin cuisine permet en effet de se faire servir quelques bons plats chauds rapides fait maison.

 





En première partie ce soir là : les locaux de Space Old Green Dogs.
Ce combo constitué de trois guitares, un chanteur et batteur a assuré sans coup férir un set punk rock efficace, sans fioritures. Le chant un peu trop scandé à mon goût a été cependant très bien supporté par un duo de guitares acérées. De bons morceaux, des solos impecs aux sonorités australiennes très plaisantes, ont fait de ce set un agréable moment.


Les Flamin Groovies tant attendus on ensuite pris assez rapidement leur place sur scène. En leader : deux membres des formations originales : Cyril Jordan, à la guitare Ampeg Dan Armstrong plexiglass verte et au chant, et Chris Wilson à la Gibson demi caisse et au chant principal. On avait pas revu ces deux-là depuis 2013 pour les plus chanceux mais surtout leur séparation des Flamin' en 1980. Wilson partant jouer à l'époque avec les Barracudas, entre autre, tandis que Jordan voguait avec une autre formation du groupe pendant quelques temps, avant de travailler son métier de dessinateur et bosser un moment pour le cinéma.


Après un premier épisode de réunion entre Jordan et Roy Loney en 2003, grâce à Miriam Linna et Billy Miller des A bones, ce qui donna d'ailleurs lieu à une série de rééditions et de live de bonnes factures sur le label Norton records, les deux anciens potes se sont rencontrés en Angleterre lors d'un concert avec Roy et la sauce a repris. Sachant que le line up de « Shake Some Action » était celui qui avait le mieux fonctionné et rapporté d'argent, il a été décidé de retenter l'aventure ensemble. En 2012, les demandes de concerts ont commencé à affluer... et la machine était relancée. (1)

Les voilà donc de retour avec un nouvel album : «Fantastic Plastic », enregistré l'année dernière et produit par le label italien Premier Otis Recordings.
Un single est aussi disponible, avec les deux titres « Crazy macy » (nouvelle compo) et une reprise de leur classique « Let Me rock ». Un single paru chez Bruger aux USA et Otis en Europe, à la pochette à nouveau dessinée par Cyril Jordan, artiste reconnu de la scène sixties californienne, qui vend d'ailleurs pas mal de posters et de peintures sur son site. (4)  La pochette de l'album, de son cru aussi, est quant à elle est un bel hommage à Jack Davis, pilier des EC comics, parti en 2017.




Les titres du lp sont tous des nouvelles compositions, exceptées « Don't Talk to Strangers », cover des Beau Brummels
et « I Want You bad » des NRBQ (1978) (2)

Sur cette tournée, ils sont accompagnés du batteur Tony Sales et de Chris Von Sneidern à la basse. Chris qui assure sa partie, mais l'air de rien, est 
par ailleurs un monstre de la Power Pop : auteur, compositeur, interprète « maudit », peu connu par chez nous. Il a commencé en 1991 et a entre autre joué avec les Sportsmen, Chuck Prophet, et les Saturn Five featuring Orbit, que l'on connaît bien ici. (3)






Le set est court, mais impeccable. Il commencera avec « Down Down Down », du lp « Jumpin' in the Night », enchaine avec « You Tore Me Down » de « Shake Some Action » et se conclue par « Slow Death » . On aura droit à deux rappels. Le son est fort, et on remarque surtout, dans l'ordre : la moumoute de Cyril Jordan, sa guitare, superbe, son son toujours aussi original, mais ses vocaux peu glorieux (voix grave à la limite du juste). Par contre Chris Wilson, dont le ventre soutient la grosse Gibson, dégage une voix aiguë puissante dans le micro. Son jeu de guitare et de scène en général sont très dynamiques, et on sent son amour pour le garage rock. Je me suis fait la réflexion à plusieurs reprise : « Wow, on dirait un combo nederbeat sixties de la grande époque  en action».
En tous cas, ils ont plaisir à jouer ensemble, et le contact avec le public est franc et jovial.





L'album est (déjà) vendu en exclusivité 20 € sur leur stand, avec les 45 tours et des posters, pins,
autocollant...mais n'est disponible quasiment nulle part actuellement sur le web.
Amazon.com le préven
d néanmoins au même prix, port compris dés à présent. Il est sensé sortir le 22 Septembre (noté Octobre ?). Un conseil : ne tardez pas à vous le procurer, c'est il me semble un très bon disque, si l'on en croit les critiques américaines et si l'on en juge par la seule pochette.

Les Flamin Groovies ont déjà eu droit à deux revivals. Celui-ci semble honnête et de qualité. Il ne faut pas manquer le coche. Ou, oserais-je dire dans ce cas là : le train ! ;-)


Toutes photos : © F. Guigue

Merci à Phil Shark Tatto et l'équipe du Clapier pour avoir permis ce moment très sympathique et un peu magique quand-même. A noter que les (ex) Dictators, sous le nom Manitoba NYC, avec Ross the Boss seront en concert au Clapier le 15 Novembre. Un single est aussi disponible chez Premier Otis Recordings. Vidéo Flamin'  ci-dessous : Phil Sharks






(1) Lire à ce sujet l'interview (en anglais) http://www.furious.com/perfect/flamingroovies.html



(3) Découvert en 1999. Cf. entre autre mon article dans le numéro #5 de Larsen, avec son split ep incluant « She's The one »
https://www.discogs.com/artist/1548612-The-Saturn-V-Featuring-Orbit?filter_anv=0&type=Releases


(4) Le site de Cyril Jordan :  http://www.cyriljordan.com/cj-art.html/